Une entreprise agricole nécessite une gestion minutieuse. Cet article détaille les étapes clés pour planifier, organiser et gérer efficacement les aspects économiques, financiers et les risques liés à ce type d'activité. Il fournit des conseils pratiques et des exemples concrets.
Planification et organisation de l'exploitation agricole
La planification et l'organisation sont des aspects fondamentaux de la gestion d'une exploitation agricole. Une bonne planification permet d'optimiser l'utilisation des ressources, d'anticiper les imprévus et de prendre des décisions éclairées pour assurer la pérennité de l'entreprise. Voyons en détail les étapes clés pour mettre en place une planification et une organisation efficaces.
Définir les objectifs et les priorités
La première étape consiste à définir clairement les objectifs à court, moyen et long terme de l'exploitation agricole. Ces objectifs peuvent concerner la production, la rentabilité, la qualité, l'environnement ou encore le bien-être animal. Il est important de hiérarchiser ces objectifs en fonction de leur importance et de leur urgence.
Une fois les objectifs définis, il faut établir un plan d'action détaillé pour les atteindre. Ce plan doit inclure les tâches à réaliser, les ressources nécessaires (humaines, matérielles, financières), les délais et les indicateurs de performance pour suivre l'avancement.
Planifier les tâches quotidiennes
La planification des tâches quotidiennes est essentielle pour assurer une gestion efficace de l'exploitation. Il faut établir un planning détaillé des activités à réaliser chaque jour, en tenant compte des priorités, des contraintes (météo, disponibilité des équipements...) et des imprévus.
L'utilisation d'outils de gestion, comme un logiciel de planification ou un simple tableau, peut faciliter cette tâche. Ces outils permettent de visualiser facilement les interventions culturales prévisionnelles, d'optimiser l'organisation du travail et de suivre l'avancement des tâches.
Organiser l'espace de travail
L'organisation de l'espace de travail est un aspect souvent négligé, mais pourtant crucial pour gagner en efficacité. Un bureau bien rangé et classé permet de retrouver rapidement les documents nécessaires, d'éviter les pertes de temps et de ne pas se laisser déborder par les tâches administratives.
Il est recommandé de mettre en place un système de classement clair et intuitif, d'utiliser des outils de gestion documentaire (scanner, logiciel de GED...) et de prévoir des plages horaires dédiées aux tâches administratives.
Déléguer et responsabiliser
Enfin, la délégation et la responsabilisation des équipes sont des leviers importants pour optimiser l'organisation de l'exploitation. Il faut définir clairement les rôles et les responsabilités de chacun, former les collaborateurs aux tâches qui leur sont confiées et mettre en place des procédures et des outils pour suivre leur travail.
La communication régulière avec les équipes est également essentielle pour s'assurer que tout le monde avance dans la même direction et pour identifier rapidement les problèmes éventuels.
Gestion économique et financière de l'entreprise agricole
La gestion économique et financière est un aspect fondamental de la conduite d'une entreprise agricole. Elle permet à l'exploitant de piloter son activité en prenant des décisions éclairées basées sur des données chiffrées et des analyses approfondies. Maîtriser les concepts et outils de gestion est indispensable pour assurer la pérennité et le développement de l'exploitation.
Les bases de la comptabilité agricole
La comptabilité est l'outil de base pour suivre la situation économique et financière de l'entreprise. En agriculture, elle présente certaines spécificités liées aux cycles de production et à la saisonnalité des activités. Les principales notions à connaître sont :
Le bilan : il donne une image du patrimoine de l'entreprise à un instant donné, en listant les actifs (ce que l'entreprise possède) et les passifs (ce que l'entreprise doit).
Le compte de résultat : il retrace l'ensemble des produits et des charges sur un exercice comptable, permettant de dégager le résultat net (bénéfice ou perte).
Les amortissements : ils permettent d'étaler le coût d'acquisition des immobilisations (matériel, bâtiments) sur leur durée d'utilisation.
Les stocks : ils représentent la valeur des biens produits par l'entreprise et non encore vendus (récoltes, animaux...).
Selon une étude menée par le ministère de l'Agriculture en 2021, seulement 54% des exploitations agricoles françaises tiennent une comptabilité de gestion en plus de leur comptabilité fiscale obligatoire. Pourtant, cet outil est essentiel pour calculer des indicateurs de performance et prendre des décisions stratégiques.
Analyse des résultats et seuil de rentabilité
L'état des résultats permet de mesurer la performance économique de l'entreprise sur un exercice. Son analyse fine est nécessaire pour :
Comprendre la formation du résultat en identifiant les postes de produits et de charges les plus importants.
Calculer des ratios de rentabilité comme la marge brute, le résultat courant avant impôts ou la capacité d'autofinancement.
Déterminer le seuil de rentabilité, c'est-à-dire le niveau d'activité minimum pour couvrir l'ensemble des charges.
Le seuil de rentabilité se calcule en divisant les charges de structure par la marge sur coût variable unitaire. Par exemple, pour une exploitation laitière avec 300 000€ de charges fixes et une marge brute de 0,25€/litre de lait, le seuil de rentabilité est de 1,2 million de litres de lait par an.
Diagnostic financier global
Au-delà de l'analyse des résultats, il est important de réaliser régulièrement un diagnostic financier complet de l'entreprise. Celui-ci s'appuie sur plusieurs types d'analyses :
Analyse de la structure financière
Elle consiste à étudier l'équilibre entre les capitaux propres et les dettes, ainsi que la solvabilité à court et moyen terme. Les principaux ratios utilisés sont :
Ratio d'autonomie financière = Capitaux propres / Total bilan. Il doit être supérieur à 30%.
Ratio d'endettement = Dettes / Capitaux propres. Un ratio supérieur à 1 indique un endettement excessif.
Ratio de liquidité = Actif circulant / Dettes à court terme. Une valeur inférieure à 1 révèle des difficultés pour honorer les échéances.
Analyse des investissements et des financements
Il s'agit d'étudier les projets d'investissement (achat de foncier, de matériel, construction de bâtiments...) et leur mode de financement (autofinancement, subventions, emprunts...). Des outils comme le plan de financement ou le budget partiel permettent d'évaluer la faisabilité et la rentabilité des investissements.
Investissement
Montant HT
Financement
Montant
Tracteur
85 000 €
Autofinancement
25 000 €
Bâtiment stockage
120 000 €
Subvention 20%
24 000 €
Emprunt sur 12 ans
156 000 €
TOTAL
205 000 €
TOTAL
205 000 €
En combinant ces différentes analyses, l'exploitant dispose d'une vision complète de la santé financière de son entreprise. Il peut ainsi anticiper les difficultés, prendre des mesures correctives et sécuriser la pérennité de son outil de production. La gestion économique et financière n'est pas une contrainte administrative mais un véritable levier de pilotage stratégique de l'entreprise agricole.
Gestion du risque en agriculture
La gestion du risque est un aspect primordial de la gestion d'une entreprise agricole. Les agriculteurs sont confrontés à de nombreux risques qui peuvent impacter significativement leur activité et leur rentabilité. Comprendre ces risques et mettre en place des stratégies pour les gérer est essentiel pour assurer la pérennité de l'exploitation.
Les différents types de risques en agriculture
Les principaux risques auxquels font face les agriculteurs peuvent être classés en trois grandes catégories :
Les risques climatiques : sécheresse, inondations, gel, grêle, etc.
Les risques sanitaires : maladies animales ou végétales, invasions de ravageurs, contaminations, etc.
Les risques économiques : volatilité des prix, évolution des marchés, modifications des politiques agricoles, etc.
Face à ces risques, les agriculteurs peuvent adopter différentes attitudes. Certains préfèrent les ignorer, espérant ne pas y être confrontés. D'autres cherchent à les éviter au maximum, quitte à renoncer à certaines opportunités. Enfin, une approche plus proactive consiste à accepter l'existence de ces risques et à mettre en place des stratégies pour les gérer au mieux.
Moyens simples pour mieux faire face aux risques
Plusieurs moyens relativement simples peuvent être mis en œuvre par les agriculteurs pour réduire leur exposition aux risques :
Diversifier les productions et les débouchés pour limiter les impacts en cas de problème sur une culture ou un marché spécifique.
Souscrire des assurances pour se prémunir contre les aléas climatiques ou sanitaires majeurs.
Constituer des réserves financières en prévision des mauvaises années.
Se former et s'informer régulièrement pour anticiper les évolutions.
Des outils existent également pour aider les agriculteurs à mesurer leur sensibilité aux différents risques. Par exemple, des modèles statistiques permettent d'estimer les probabilités d'occurrence de certains aléas climatiques en fonction des données historiques. Des simulations économiques peuvent aussi être réalisées pour évaluer l'impact potentiel de différents scénarios sur les résultats de l'exploitation.
Exemples de stratégies de gestion des risques
Voici quelques exemples concrets de stratégies mises en place par des agriculteurs pour gérer les risques :
Contractualisation avec les acheteurs pour sécuriser les débouchés et les prix sur plusieurs années.
Mise en place de filets para-grêle ou d'irrigation pour réduire les impacts des aléas climatiques.
Participation à des fonds de mutualisation pour étaler les pertes en cas de coup dur.
Conversion à l'agriculture biologique pour se positionner sur un marché porteur et moins sensible aux fluctuations.
Chaque exploitation étant unique, il n'existe pas de solution universelle. La meilleure stratégie dépendra des caractéristiques de la ferme, des objectifs de l'agriculteur et de son niveau d'aversion au risque. L'essentiel est d'avoir conscience des risques existants et de réfléchir en amont aux moyens d'y faire face. Une gestion proactive des risques est un facteur clé pour garantir la résilience et la durabilité des entreprises agricoles.
Solutions pour les entreprises agricoles en difficulté financière
Lorsqu'une entreprise agricole rencontre des difficultés financières, il est crucial d'agir rapidement pour éviter que la situation ne s'aggrave. Un diagnostic approfondi de la situation économique et de trésorerie est la première étape pour identifier les causes des problèmes et rechercher des solutions adaptées.
Causes possibles de difficultés financières
Plusieurs facteurs peuvent fragiliser la santé financière d'une exploitation agricole :
Des aléas climatiques (sécheresse, inondations, gel) qui impactent les rendements et la qualité des récoltes
Une conjoncture économique défavorable (baisse des prix de vente, hausse des coûts de production)
Des investissements trop lourds ou mal anticipés
Une mauvaise gestion des stocks et des approvisionnements
Des problèmes de trésorerie liés à des retards de paiement des clients
Réaliser un diagnostic économique et financier
Pour identifier précisément les causes des difficultés, il est recommandé de réaliser un diagnostic complet de la situation économique et financière de l'entreprise. Cela passe par :
Une analyse des bilans et comptes de résultat des 3 derniers exercices
Un examen détaillé de la trésorerie (échéancier des dettes, délais de paiement clients)
Une étude des marges par production et des coûts de revient
Une projection des résultats attendus sur les 6-12 prochains mois
Ce diagnostic permettra de pointer les principaux points de fragilité et axes d'amélioration. Par exemple, l'analyse peut révéler :
Un taux d'endettement trop élevé par rapport à la capacité d'autofinancement
Des charges de structure (loyers, frais généraux) qui pèsent trop lourd
Des marges dégradées sur certaines productions
Des problèmes de trésorerie récurrents avec un BFR mal maîtrisé
Mettre en place un plan d'actions
Une fois le diagnostic établi, des mesures correctives doivent être rapidement mises en œuvre pour redresser la situation :
Renégocier les dettes bancaires pour alléger les échéances (rééchelonnement sur une plus longue durée)
Supprimer les activités déficitaires et se recentrer sur les productions les plus rentables
Réduire les coûts partout où c'est possible (renégociation des contrats fournisseurs, optimisation des consommations d'énergie, limitation des investissements...)
Trouver de nouveaux débouchés et clients pour doper le chiffre d'affaires
Améliorer le BFR en réduisant les stocks et en surveillant les délais de paiement
Exemple de redressement réussi
La GAEC des Tournesols, exploitation céréalière de l'Indre, a surmonté de graves difficultés financières en 2019 suite à plusieurs années de sécheresse. Lourdement endettée, avec des résultats en chute libre, elle a dû se restructurer en profondeur :
Vente d'une partie du foncier et du matériel pour désendetter l'exploitation
Développement d'une activité de diversification rentable (vente directe de farine)
Baisse des charges par de la mutualisation de matériel avec une autre GAEC
Renégociation des contrats d'approvisionnement en semences et engrais
Grâce à ce plan de redressement, le résultat courant avant impôts est redevenu positif dès 2021, permettant de reconstituer progressivement la trésorerie. Cet exemple montre qu'en prenant les mesures adéquates suffisamment tôt, une entreprise agricole peut surmonter des difficultés financières passagères et retrouver une situation économique saine.
La révolution verte se base sur l’intensification des variétés de céréales bénéficiant d’un nouveau potentiel de rendement. La politique de transformation prend en compte les variétés à haut rendement, l’importance de l’irrigation et les engrais appelés aussi produits phytosanitaires.
Agriculture de demain
L’agriculture du futur se basera sur l’agroécologie. Le système agricole idéal et rentable valorise les agriculteurs. L’agriculture de demain maintient les communautés rurales, protège l’eau, les sols, la biodiversité, l’air et les paysages.
Mode d’élevage
Il existe quatre types d’élevage pour produire des œufs. Code 0 ou élevage biologique, Code 1 ou élevage en plein air, code 2 ou élevage au sol, code 3 ou élevage en cage aménagée.